Communiqué


9 Octobre 2002

Procès de trois des attentats commis en 1995

L'audience du 9 octobre s'est poursuivie par la réunion d'éléments de preuve irréfutables à l'encontre des deux auteurs présumés de trois des attentats perpétrés en 1995.

La déposition de Mme Adam, officier à la Brigade criminelle, a été essentielle.
Mme Adam a repris l'enquête en 2000. Elle a notamment exposé avoir décrypté les carnets trouvés sur Bensaïd pour conclure qu'ils avaient bien été écrits de sa main. Son témoignage rejoint celui des experts graphologues entendus le 8 octobre (cf. communiqué du 08/10/2002 de S.O.S. Attentats).
Les carnets écrits de la main de Belkacem, retrouvés sur Mahameri, arrêté dans les bois de Maleval à Lyon, ont également été examinés minutieusement. Le rapprochement a été établi entre des numéros de téléphone figurant sur ce carnet et les appels répétés et réguliers constatés vers Lille, Lyon, Paris et Londres à partir de cabines téléphoniques se trouvant à proximité des deux domiciles parisiens ou encore du téléphone portable d'abord utilisé par Belkacem à Lyon, puis à Paris à partir du 24 juillet 1995.

Le décryptage des mots codés utilisés par les auteurs présumés des attentats de 1995 a été établi, comme "bonbons" pour "boulons". Les chronométrages très précis des trajets de métro ont été trouvés et des repérages codés ont été décryptés : M. pour Mercadet, CH pour Châtelet, G pour Gare, OSTER pour Austerlitz, O pour désigner le point où la bombe est déposée, Gare du Nord pour Saint Michel, Saint Quentin pour Orsay, Porte d'Orléans pour désigner les membres du groupe de Lille qui s'étaient installés dans un hôtel à cet endroit les 23 et 24 juillet.

Une recrudescence d'appels téléphoniques a été constatée à l'occasion de chaque attentat.

La même méthode a été utilisée pour les attentats perpétrés aux Stations du RER Saint-Michel et Musée d'Orsay. Il a été établi que ces deux attentats auraient dû se produire au même endroit, à la Station Saint-Michel.

Mme Adam a présenté Touchent comme l'agent recruteur, la courroie de transmission, chargé du management et de la propagande. Bensaid était l'agent opérationnel, assurant la formation des membres du réseau. D'après Mme Adam, il n'y avait pas de concurrence entre Bensaid et Touchent, même si Bensaid, a supplanté Touchent.

Les demandes de visas attestent que les deux accusés auraient dû partir pour les Etats-Unis. Le décès de Kronsfeld en Algérie, présumé auteur de l'assassinat de l'Imam Saraoui, provoque la venue en France de Belkacem qui rejoint Bensaid.
La réalisation de l'attentat à la Station Musée d'Orsay est considérée comme un examen de passage pour Belkacem.
Mme Adam a souligné l'excellente organisation du réseau et le rôle fondamental de Rachid Ramda, pourvoyeur de fonds, qui rendait régulièrement compte en Algérie.
Elle a souligné la relative autonomie dont jouissaient les groupes de Lyon et de Lille, les relations avec Paris, centre des attaques terroristes.

Les deux auteurs présumés se sont obstinés, comme les jours précédents, à nier les faits pourtant établis de manière irréfutable. Bensaid se présente toujours comme un modeste professeur de gymnastique, alors qu'il est attesté qu'il a joué un rôle central dans les attentats perpétrés à Paris.

Demain, 10 octobre, la Cour examine dans le détail l'attentat meurtrier commis à la Station Saint-Michel le 25 juillet 1995.


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